- frôlement
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• 1700; de frôler♦ Léger et rapide contact d'un objet qui se déplace le long d'un autre. « donner des coups très légers, qui sont presque des frôlements et qui accompagnent le cerceau » (Maurois). Doux frôlements. ⇒ attouchement, caresse.♢ Bruit léger qui en résulte. ⇒ frémissement, froissement, froufrou. « percevoir le frôlement d'une robe comme un bruit d'ailes » (Hugo).Synonymes :- caressefrôlementn. m. Contact léger et rapide d'un objet passant le long d'un autre. Frôlement d'une robe, d'une main.|| Léger bruit qui en résulte.⇒FRÔLEMENT, subst. masc.A.— Action de frôler, de se frôler; contact léger qui en résulte. Le frôlement d'une aile. Synon. attouchement, caresse, effleurement. Le frôlement de la langue contre le palais (Ac. 1835, 1878). Tout cet écœurement d'odeurs, tout cet assourdissement de cris, tous ces frôlements de foule, il les connut pendant des mois (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 86). Il sentit contre sa joue le frôlement de la joue de Thérèse (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 237). Le point sublime de l'amour se trouve dans un furtif frôlement de mains, et non dans la licence totale (MONTHERL., Songe, 1922, p. 204) :• 1. Il y a quelque chose de caractéristique chez la femme qui vous aime et qui n'est ni votre épouse ni votre maîtresse, c'est dans la marche, sans que vous lui donniez le bras, l'approche par moments de son corps contre le vôtre, approche ayant quelque chose du frôlement caressant d'une chatte.GONCOURT, Journal, 1892, p. 274.— Au fig.1. [Le compl. désigne un événement tragique] Je sentais le frôlement de la mort [chez Wabauheim] (L. DAUDET, Morticoles, 1894, p. 266). Étourdi par le frôlement du danger (GRACQ, Argol, 1938, p. 129).2. [Le compl. désigne un inanimé abstr., en particulier un sentiment] De brusques évocations, des images, des pensées sourdes, dont le frôlement les faisait secrètement pâlir et fondre de volupté (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 336).B.— P. méton. Bruit ténu et confus occasionné par ce contact. Frôlement d'étoffes, de feuilles. Synon. froissement, frou-frou. Le frôlement de la robe d'Emma qui bruissait tout autour d'elle (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 108). Le frôlement imperceptible de ses pantoufles de feutre (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 123). On entendit non loin ce léger frôlement, si particulier, que font les fauves quand ils marchent (GIDE, Paludes, 1895, p. 132) :• 2. ... mille bruits insaisissables pendant les heures lumineuses redeviennent perceptibles; on y distingue le frisson des feuilles de tremble sans cesse agitées et nerveuses, le frôlement des fougères qui se redressent, le son mat d'un gland tombant sur la mousse, ou le faible sanglot d'une source microscopique filtrant goutte à goutte entre les racines.THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 126.Prononc. et Orth. :[
]. Demi-longueur de la voyelle rad. ds PASSY 1914. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1700 (Dodart ds Mém. Acad. des Sciences, p. 252 d'apr. Trév. 1752 : le frôlement de l'air qui s'échappe ... d'entre les deux lèvres). Dér. du rad. de frôler; suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér. : 236. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 139, b) 523; XXe s. : a) 593, b) 246.
frôlement [fʀolmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1700; de frôler.❖♦ Action de frôler. ⇒ Frôlage.1 Léger et rapide contact d'un objet qui se déplace le long d'un autre. || Le frôlement d'une main, d'une robe, d'un bâton (cit. 15). || Frôlement de la main contre, sur qqch. || Dans le frôlement de la foule. ⇒ Coudoiement (→ Emmêlement, cit.). || Doux frôlements. ⇒ Attouchement, caresse.1 Toutes les libertés que se permit Sammécaud furent de saisir deux ou trois fois la main de son amie (…) de déplacer le collier autour du cou avec des frôlements juste un peu prolongés.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IV, p. 28.♦ Fig. et littér. || Le frôlement du danger, de pensées inavouables.2 Bruit léger qui en résulte. || Un frôlement d'ailes dans les buissons. || Le frôlement des branches. || Un frôlement d'étoffes soyeuses (→ Cri, cit. 30). ⇒ Frémissement, frissonnement, froissement, frou-frou.2 (…) percevoir le frôlement d'une robe comme un bruit d'ailes (…)Hugo, les Misérables, I, V, IV.3 C'étaient de longues oscillations molles qu'accompagnaient toujours les mêmes frôlements des voiles pendantes, les mêmes crissements des bois secs.Loti, Mon frère Yves, XI.4 Dans ce qui tout à l'heure n'était rien que silence, il distinguait des frôlements furtifs, un trot léger sur des feuilles sèches, un froissement de plumes, dans les branches d'un pin (…)M. Genevoix, Raboliot, I, IV.5 Un frôlement indescriptible révéla une présence le long de la barrière de bois (…)P. Mac Orlan, Quai des brumes, VI.
Encyclopédie Universelle. 2012.